Elles appartiendront très bientôt à de l’histoire ancienne. Les cabines téléphoniques se font de plus en plus rares dans nos villes et villages. Avant leur disparition définitive, une artiste plasticienne des Côtes d’Armor a eu l'idée de leur rendre un dernier hommage.
Il faut bien le dire, elles sont plutôt moches, on les a vu partout sur un coin de trottoir, en ville, au bord des routes dans les campagnes, dans des endroits improbables parfois. Mais ces cabines téléphoniques, témoins d'un temps révolu, ont servi d'abri, elles ont recueilli les mots, des conversations de toutes sortes, des histoires, des émotions... Tout un vécu. Et c'est tout ça, tout ce qu'elles recèlent et qui suscite l'imaginaire, qui a inspiré l'artiste Dominique Fajnzang. Elle s'est dit qu'elle ne pouvait pas les laisser disparaître sans leur accorder un dernier regard.
"Les cabines téléphoniques... si on écoute bien, elles bruissent encore de tous les mots, qui ont été dits, de toutes les émotions que les gens y ont eues."
Alors au fil des saisons, l'artiste installe ses personnages de fusain et de pastel dans les cabines abandonnées. Une façon de leur redonner un peu de vie. Elle a ainsi créé quatre-vingt deux personnages, une galerie de portraits, pour habiter en urgence ces ultimes cabines. Puis elle photographie chaque installation, comme un dernier hommage à ces théâtres minuscules de paroles échangées.